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L'art LGBTQ+ aux Offices : œuvres et mythes dans les salles de la Galerie

Une perspective arc-en-ciel pour visiter l'un des musées les plus précieux d'Italie

Gay.it
de  Gay.it

La Galerie des Offices à Florence abrite des œuvres inestimables. Dans ses 45 salles, vous pourrez admirer des chefs-d'œuvre de Giotto, Sandro Botticelli et Léonard de Vinci, pour n'en citer que quelques-uns.

Ce que beaucoup ne savent pas, c'est qu'il abrite également des œuvres d'art permettant de découvrir un peu de la culture de la communauté LGBTQ+. Dans cet article, nous souhaitons vous donner quelques nouvelles idées pour votre prochaine visite.

Index
  • 1.
    Bustes d'Hadrien et d'Antinoüs
  • 2.
    Hermaphrodite endormi
  • 3.
    Ganymède et l’Aigle
  • 4.
    Pan et Daphnis

Bustes d'Hadrien et d'Antinoüs

Détail du buste d'Antinoüs
Détail du buste d'Antinoüs - Credit: Carole Raddato, CC BY SA 2.0, via Wikimedia Commons

Les premières œuvres dont nous voulons vous parler sont les sculptures d'Hadrien et d'Antinoüs réalisées au IIe siècle, toutes deux situées dans le Couloir Est de la Galerie.

L'histoire d'amour entre l'empereur Hadrien et le Grec Antinoüs a été transmise à travers les siècles et reste l'une des histoires les plus intéressantes pour découvrir l’histoire homosexuelle antique. Les deux amants, qui sont restés ensemble pendant au moins cinq ans, auraient vécu leur vie librement et ouvertement.

La rencontre entre les deux hommes a eu lieu en 123 à Claudiopolis, dans la Turquie actuelle. Dès cette rencontre, Antinoüs devient le favori de l'empereur et fait partie de la suite impériale lors de tous ses déplacements. 

En 128, ils quittent Rome pour l'Afrique du Nord. De Rome, ils arrivent à Alexandrie en 130, puis se rendent à Héliopolis, près de l'actuel Caire, et remontent ensuite le Nil. C'est précisément le Nil qui est à l'origine de la mort d'Antinoüs, survenue près de l'oracle de Bès vers le 22 octobre 130, au moment de la fête d'Osiris, le dieu qui meurt et ressuscite. La mort d'Antinoüs est entourée de mystère et l'hypothèse la plus largement acceptée est que le garçon s'est noyé après être tombé accidentellement dans le fleuve.

L'histoire est racontée dans le célèbre roman de Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien.

Hermaphrodite endormi

Hermaphrodite endormi
Hermaphrodite endormi - Credit: David Collingwood / Alamy Stock Photo

La deuxième œuvre à découvrir est celle de l'Hermaphrodite endormi. L'œuvre est une copie romaine réalisée à partir d'un original hellénistique du IIe siècle avant J.-C. et représente le fils endormi d'Hermès et d'Aphrodite.

L'histoire de cette sculpture, le mythe d'Hermaphrodite, est racontée par le poète latin Ovide dans le livre IV des Métamorphoses. L'histoire a pour protagoniste un jeune homme qui « dès qu'il eut quinze ans, quitta les montagnes de son pays natal » pour découvrir le monde. Ce garçon, dont le nom n'est révélé qu'à la fin de l'histoire, était le fils d'Hermès, messager des dieux, et d'Aphrodite, déesse de la beauté et de l'amour. Un jeune homme qu'Ovide décrit comme très beau et dans le visage duquel il était possible de discerner les traits distinctifs du visage de ses parents.

Arrivé à Halicarnasse, le jeune homme se retrouva près d'un étang d'eau, où vivait la nymphe Salmacis. Après l'avoir vu, la nymphe tomba follement amoureuse de lui et, pour ne pas perdre son amour, pria les dieux : « Que ne vienne jamais le jour, ô dieux, où il s'éloigne de moi et moi de lui ! » et c'est ainsi que les dieux l'ont satisfaite.

Les corps des deux sont unis en un seul, ni femme ni homme, qui ne ressemble à aucun des deux sexes mais qui a les caractéristiques de tous les deux. Et c'est ici qu'Ovide révèle enfin le nom de la nouvelle personne, née de l'union du corps féminin avec le corps masculin, Hermaphrodite, précisément.

Aujourd'hui, le jeune homme repose dans la salle 38 de la Galerie, plus communément appelée la Salle d’Hermaphrodite

Ganymède et l’Aigle

Une autre œuvre à admirer pour connaître un mythe très intéressant à la forte connotation LGBTQ+ est Ganymède et l'Aigle, une sculpture de l'époque romaine en marbre de Luni, située sur la Place des Offices.

Ganymède est décrit par Homère comme le plus beau garçon parmi tous les mortels, si beau que même Zeus, le roi de tous les dieux, en est tombé amoureux.

Selon des passages de l'Iliade, Zeus aurait décidé d'enlever Ganymède : déguisé en un aigle énorme, il l’aurait serré entre ses serres et emmené avec lui sur l'Olympe. Mais cela aurait déclenché la jalousie d'Héra, déesse du mariage, de la fidélité conjugale et de l'accouchement, et épouse de Zeus, qui aurait vu en Ganymède un véritable rival.

Zeus aurait été tellement irrité par la jalousie de sa femme qu'il aurait décidé alors de transformer Ganymède en une constellation, le Verseau, qu’il est encore possible d’admirer aujourd’hui à proximité de celle de l'Aigle, le symbole de Zeus précisément.

Pan et Daphnis

Pan et Daphnis aux Offices
Pan et Daphnis aux Offices - Credit: Foto di Yair Haklai, CC SA 4.0, via Wikimedia Commons

La dernière œuvre et le dernier mythe que nous mentionnons est celui de Pan et Daphnis. Daphnis, fils d’une nymphe et du dieu Hermès, était célèbre pour sa beauté et fut immédiatement désiré par Pan, qui se proposa de l'instruire en lui apprenant l'art du chant et l'utilisation de la flûte que Pan avait lui-même inventée, appelée syrinx ou flûte en roseau de berger.

La sculpture, située dans le Couloir Ouest des Offices, représente précisément ce moment, avec Pan qui s'efforce d'enseigner l'art ancien de la flûte tout en embrassant Daphnis, un peu innocemment mais aussi malicieusement.

Pan était vraiment un excellent professeur, et Daphnis était si doué pour jouer de la flûte qu'il inventa à son tour un nouveau genre de poésie, appelée flûte pastorale.

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